Violence et Sidération
Ne pas réagir... pour survivre "Il y a une partie du cerveau qui s'appelle l'amygdale , qui vous ordonne de tout faire pour survivre, dit-il à l'avocat soudainement pétrifié. Ca résonne si fort que ça couvre la partie du cerveau qui contrôle la raison : le cortex."
"L'amygdale c'est de l'instinct brut, poursuit le mari. Lorsqu'on est pris par surprise, qu'on a peur pour sa vie, on est programmé pour faire tout ce qui pourra assurer notre survie. Et parfois, ça inclut ne rien faire."
L'état de sidération
Ce que décrit la scène de la série d'Arte Sous influence est un phénomène désormais bien connu des scientifiques : l'état de sidération. Il explique que les victimes restent la plupart du temps complètement passives pendant une agression.
En réaction à l'angoisse extrême subie lors d'un viol ou d'une violence, certains mécanismes de défense entrent en jeu. La victime est tétanisée, ce qui lui permet de diminuer sa souffrance physique et psychique, selon la psychiatre Muriel Salmona. La personne, ainsi paralysée, ne peut réagir. Ce sont des "réactions neurobiologiques normales du cerveau face à une situation anormale, celle des violences", précise le Dr Salmona.
La production des hormones du stress est ainsi diminuée, cela pour éviter à la victime de mourir d'un excès d'angoisse. En réaction à cette diminution, le cerveau produit de la morphine et kétamine-like pour calmer le stress. La victime est alors en état d'analgésie totale et ne ressent plus la douleur. Conséquemment, elle se dissocie de son propre corps et a l'impression de voir le viol ou la violence de l'extérieur.
Etat de sidération et Culpabilité
Reste qu'il semble encore difficile de faire reconnaître l'état de sidération dans la vie de tous les jours. Pour les victimes, cette situation a des conséquences dramatiques. "Souvent, l'agresseur met en scène la culpabilité de la victime : il lui dit que c'est de sa faute, qu'elle l'a mérité, qu'elle l'a provoqué, que la victime ne vaut rien... particulièrement quand il s'agit d'un proche. La culpabilité de la victime peut aussi venir du fait que la victime ne se soit pas débattue, qu'elle n'ait pas pu réagir, qu'elle ait été paralysée... et le fait de ne pas connaître le processus de sidération, de ne pas connaître les stratégies de l'agresseur, ne pas comprendre pourquoi on est complètement déconnectée interagit aussi avec la culpabilité de la victime".
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